Depuis de nombreuses années, le monde des affaires s’inspire volontiers de certaines pratiques issues de métiers très différents.

Le plus souvent, il s’agit de tirer parti d’expériences managériales qui ont fait leurs preuves, notamment dans le milieu du sport. On ne compte ainsi plus les interventions d’anciens entraîneurs et sélectionneurs de rugby ou de handball auprès d’un parterre de directeurs, pour leur insuffler l’esprit et l’énergie nécessaires à la mobilisation des troupes dans les moments difficiles.

J’avais également suivi une conférence passionnante d’un ancien négociateur du GIGN qui traduisait l’importance d’une bonne communication au sein d’une équipe et entre différentes équipes.

Dans la gastronomie, les chefs de renom sont une inépuisable source d’inspiration et d’apprentissage pour les managers recherchant l’excellence dans la gestion de crise, la capacité à travailler sous

pression mais aussi à former et à inspirer les futurs talents.

J’ai récemment échangé avec un grand chef et j’ai découvert des passerelles cachées entre la cuisine et le bureau des grandes entreprises, qui vont au-delà des qualités humaines les plus recherchées.

J’ai en effet constaté que la transformation numérique était même au service de nos papilles et que l’esprit créatif de nos chefs pouvait être assisté.

Pour tester de nouvelles associations, le grand chef n’hésite plus à utiliser de manière intelligente les différentes technologies disponibles. Il ne s’agit pas ici de substituer l’ingéniosité humaine à la rationalité d’une machine, mais d’accompagner la prise de décision, en fournissant, sur une palette de plusieurs milliers de combinaisons possibles, les associations gustatives les plus pertinentes.

Ces applications qui permettent de traiter les caractéristiques de différents produits tout en assurant une certaine cohérence dans la compatibilité des résultats peuvent s’imaginer dans une multitude de marchés aussi différents que la mode et l’industrie.

C’est vrai que je m’étais toujours demandé comment les chefs pouvaient parfois tester des associations gustatives improbables sans être malades, ces applications sont là pour cela… Mais c’est une boutade bien entendu, car leur sens inné des saveurs les épargne déjà d’accident gustatif mais par contre, ce type d’application leur permet de confronter rapidement des hypothèses et peut leur faire gagner un temps précieux.

Et finalement la morale de cette histoire est que le numérique est bien au service de nos chefs dans le cas présent ou de manière générale de nos entreprises, mais l’intelligence reste l’adage de l’homme, sans lancer un débat sur l’Intelligence Artificielle…

La transformation numérique est un formidable accélérateur de croissance et le champ des possibles est impressionnant comme en a témoigné le Viva Tech… mais des solutions innovantes mais néanmoins très pragmatique se retrouvent jusque dans nos assiettes.

Cédric Ternois Président de Jalix
Source EcoRéseau Business